
Façonner la recolonisation de l’anguille d’Amérique
Autrefois très abondante au Québec, l’anguille d’Amérique connait un déclin massif depuis 1980 jamais observé! En 2012 l’espèce a reçu le statut de « menacée » par le comité sur la situation des espèces en périls au Canada (COSEPAC). Les raisons de cette diminution sont notamment attribuables à la dégradation continue de son habitat (présence de barrages, pollution), aux mortalités causées par les turbines d’hydroélectricité et aux surpêches.
En 2020, l’OBV Duplessis a entamé des démarches pour agrandir l’aire de répartition de l’anguille d’Amérique dans la Baie de Sept-Îles en étudiant ses principaux cours d’eau. Historiquement, ces derniers représentaient un habitat très apprécié de l’anguille. Or la rivière Hall demeurait la seule rivière à l’accès obstrué par un barrage. Un projet a alors été mis en place en 2021 afin d’installer une passe migratoire à anguilles. Ce type d’aménagement faunique est l’une des premières sur la Côte-Nord. Il permet aux jeunes anguilles de franchir le barrage sans difficulté pour ensuite remonter le cours d’eau jusqu’au lac Hall. Ce projet a permis de redonner accès à plus de 6 km² de lacs et 178 km de rivières pour l’espèce.
Ce projet a été rendu possible par l’accord de la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire pour l’installation de l’aménagement faunique sur son barrage. Les contributions financières proviennent de la Fondation de la Faune Québec et du Programme Affluents Maritime, coordonné par le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ). Ce programme soutient des projets répondant à la fois aux objectifs identifiés dans les plans directeurs de l’eau et à la vision et aux objectifs de la Stratégie maritime du gouvernement du Québe
Depuis deux décennies environ, des passes migratoires à anguilles ont été développées pour les barrages. Ces ouvrages se présentent comme de grandes infrastructures rectangulaires avec un substrat rugueux à l’intérieur et protégé de la lumière (l’anguille est un poisson nocturne). Le substrat est alimenté en eau grâce à une pompe fonctionnant à l’énergie solaire. L’addition de l’eau et du substrat adéquat permet à l’anguille de remonter facilement la pente. Un tuyau noir gicle de l’eau à l’entrée de la passe afin d’attirer les anguilles vers la passe. Finalement, les anguilles sont dirigées vers un cylindre de capture, en amont du barrage pour les dénombrer puis les relâcher.

Dénombrement des populations d'espèces anadromes de la rivière Matamec
De par son caractère naturel peu perturbé, la réserve écologique de la Matamec représente un lieu de refuge pour la faune et la flore caractéristiques de la Côte-Nord. Cette réserve écologique est la seule au Québec à sauvegarder l’habitat du saumon atlantique.
La passe migratoire située à la première chute de la rivière fut originalement construite par une station scientifique basée à l’embouchure de la rivière, en fonction de 1916-1984. Durant cette période plusieurs recherches ont été menées sur la rivière et son bassin versant. La passe migratoire à saumons, construite en 1975, permettait aux poissons de remonter la chute plus facilement tout en les dénombrant. À la suite de la fermeture de la station scientifique en 1984, la passe migratoire fut laissée à l’abandon. Les derniers travaux de recherche, portant sur la qualité de l’eau et gérés par le ministère des Pêches et Océans, ont pris fin en 1996. Depuis 35 ans, il n’existe plus aucune information quant aux populations de saumons qui remontent la rivière.
Dans cette perspective le MELCC a mandaté l’OBV Duplessis en 2020 à développer une méthode de suivi de la montaison des espèces anadromes (saumon atlantique et omble de fontaine principalement) sur la rivière Matamec. En 2021, un système de piégeage à été conçu et mis en place au sein de la passe migratoire. Plusieurs tests ont été menés afin de valider le système. À la suite des résultats positifs de 2021, un suivi plus élargi sera conduit en 2022, des mois de juin à septembre. Si les résultats sont encourageants, il est prévu de poursuivre le suivi les années suivantes
Le principe du système de piégeage consiste à bloquer la remontée des poissons lors de leur migration à travers la passe. Pour cela, une grille barrière est placée en permanence dans l’échancrure amont d’un des bassins de la passe migratoire. Le poisson qui remonte la passe est donc bloqué dans le bassin. Une fois par heure, une seconde grille barrière est placée dans l’échancrure inférieure à la première grille barrière afin d’empêcher les poissons bloqués de s’enfuir en aval. À ce moment, une personne compte les poissons à l’aide soit d’un Aquascope ou directement sous l’eau, avec un masque de plongée. Cela a l’avantage de ne pas manipuler le poisson, réduisant ainsi le risque de stress. Pour faciliter la visibilité subaquatique, un plancher blanc a été déposé dans le fond de l’eau. Une fois que l’espèce de chaque poisson est identifié et qu’il est mesuré, la grille barrière amont est soulevée pour permettre à tous les individus capturés de continuer leur migration vers l’amont de la rivière. Finalement, lorsque tous les individus sont partis, la grille amont est replacée et la grille aval retirée.

Histoire de saumon
En partenariat avec la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA), l’OBVD est fier d’accompagner les écoles Riverview et Gamache dans ce projet. Ainsi, les élèves pourront suivre le développement en incubateur du saumon de l’atlantique de l’œuf à l’alevin au courant de l’hiver avant de les mettre à l’eau dans une rivière à saumon de la région à la fin de l’année scolaire. Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier de la Caisse populaire Desjardins de Sept-Îles et ArcelorMittal Mines Canada.

Ateliers sur la biodiversité
Un ensemble de jeux pédagogiques a été crée par l’OBVD afin de sensibiliser les jeunes relativement à la biodiversité associée aux milieux aquatiques. Ces jeux permettent d’aborder les notions d’écosystème, de réseau trophique ou encore d’apprendre à utiliser une clé d’identification. Ces ateliers ciblent les élèves de niveau primaire, et sont présentés en classe sur demande par les professeurs.

Amélioration des habitats dulcicoles pour les communautés de poissons migratrices de la baie de Sept-Îles
L’OBVD est fier de réaliser ce projet qui vise à compléter un portrait global des tributaires de la baie en se basant sur les données existantes. Ce projet inclut un inventaire ichtyologique de dix affluents, le recensement d’entraves à la libre circulation des poissons et finalement, des travaux de remise en état de différents cours d’eau. Ce projet est financé par le Programme Affluents Maritime visant la mise en œuvre d’actions issues des plans directeurs de l’eau qui concourent à la Stratégie Maritime du Gouvernement du Québec.

Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL)
L’OBVD travaillera régulièrement au Lac Labrie durant la période estivale afin de prélever des échantillons d’eau et de prendre des mesures de transparence de l’eau dans le cadre du RSVL. Ce programme permet entre autres d’établir le niveau trophique des lacs au Québec et de suivre leur évolution dans le temps, d’identifier des lacs montrant des signes d’eutrophisation et de dégradation, en plus de dresser un portrait de la situation des lacs de villégiature de la province.
Les personnes désirant s’impliquer dans ce projet sont invitées à contacter L’OBVD.

Table de concertation sur l'érosion en Minganie
La MRC de Minganie nous a confié le mandat d’animer une Table de concertation sur l’érosion en Minganie qui réunit les municipalités affectées par l’érosion. L’objectif global de la Table est d’identifier des solutions durables pour s’adapter à ce phénomène et d’élaborer une stratégie d’actions réaliste qui permettrait aux municipalités de financer et réaliser les mesures retenues. L’OBV Duplessis va réunir les décideurs locaux avec des organismes issus de différents horizons pour favoriser le partage d’expertise et de connaissances et ainsi permettre de répondre de manière coordonnée au défi de l’érosion.

Analyses de vulnérabilité des sources d'eau potable
L’OBVD est en charge des analyses de la vulnérabilité des sources destinées à l’alimentation en eau potable des villes de Sept-Îles et de Port-Cartier. Ces analyses sont réalisées pour répondre aux exigences du Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection. Elles ont pour objectif l’étude de la vulnérabilité des eaux à l’aide d’indicateurs tels que les concentrations de plusieurs substances organiques et inorganiques, la turbidité ou encore la présence de micro-organismes. Un inventaire des menaces anthropiques et des événements potentiels pouvant affecter la qualité et la quantité de l’eau est ensuite réalisé afin de pouvoir prendre des mesures adéquates pour réduire les risques soulevés.